Témoin « Après 8 ans de robot, je suis repassé en salle de traite »
Jean-Armand Delaitre, agriculteur à Bézu-le-Guéry (Aisne)
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Installé en 2008 sur l’EARL familiale de 180 ha, Jean-Armand a immédiatement réfléchi au renouvellement du matériel de traite. « Mon père travaillait depuis 33 ans avec un roto sur rail vieillissant de 8 places. Il bénéficiait d’un quota de 650 000 l. Mon projet d’installation s’est rapidement tourné vers un robot. Nous avons acheté l’un des premiers Merlin 2 de Fullwood Packo. Dans notre secteur, c’était celui-là ou un Delaval. » À l’aise avec l’informatique, Jean-Armand a pu bien appréhender le fonctionnement de la machine. « Les deux, voire quatre premières années, tout s’est très bien déroulé. Notre robot était de plus le premier à fonctionner dans le secteur. Le stock de pièces se trouvait d’ailleurs à la ferme ! Il n’y avait plus de salarié en concession pour la maintenance dans notre secteur. Fonctionner avec un robot nous a demandé de maintenir un effectif constant et d’avoir des vêlages toute l’année. Les vaches étaient équipées de podomètres, mais moins fiables qu’aujourd’hui. Il fallait être bien plus réactifs, ce qui a commencé à générer du stress. Des groupes de vaches ont commencé à se former et le robot n’a plus été utilisé avec régularité. Le troupeau s’est réduit et le coût à supporter a été plus élevé. » Outre la difficile optimisation de la gestion du troupeau de laitières, des pannes techniques sont survenues. « Avec environ 15 heures de fonctionnement quotidien, le robot a subi deux grosses pannes. Ces coups d’arrêt marquent durablement au moral. Sans technicien, il a fallu prendre le temps de détecter l’origine de la panne et d’aller chercher les pièces dans l’une des fermes qui stockent en roulement, à 20 ou 80 km de distance. Au final, c’était une nuit entière de stress pour les animaux et pour moi. » Les problèmes d’organisation et les pannes ont eu raison de l’éleveur. « L’arrêt du robot a été un soulagement. Je ne reviendrai pas en arrière. À 35 ans, je suis passé en salle de traite 2×6 par l’arrière et j’ai pu remonter mon cheptel et ma production à 820 000 l. Le robot était pour moi une astreinte morale. Je suis désormais repassé en salle avec une astreinte physique. »
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